La cobotique industrielle est une discipline récente. Comment la définissez-vous ?
Le mot « cobotique » vient de Cooperative Robotics. Cette discipline se caractérise par l'interaction, directe ou à distance, entre un opérateur et un système robotique. On distingue plusieurs types de cobots : ceux pilotés par un opérateur situé à proximité immédiate du système, d'autres commandés à plus grande distance (ou téléopérés) et les exosquelettes, sortes de prolongements du corps humain.

Le principe est d'associer en temps réel les capacités d'un robot (force, précision, répétition…) et les compétences d'un être humain (savoir-faire, analyse, décision…). C'est pour cela que nous parlons de robotique collaborative. Son intérêt est d'accompagner ou d'aider le collaborateur dans ses fonctions ou dans des situations particulières. Par exemple en améliorant les conditions de travail, en prévenant les troubles musculo-squelettiques, l'une des premières causes de maladies professionnelles, ou encore en évitant l'exposition directe de l'opérateur à des environnements dangereux. Mais la cobotique a aussi pour vocation d'améliorer la productivité de l'homme, en lui permettant de se consacrer aux tâches à forte valeur ajoutée. Par exemple, un cobot présentera une pièce à l'opérateur selon le bon angle afin qu'il puisse se concentrer sur le geste d'ajustage.
Sous quelles formes la cobotique est-elle aujourd'hui présente dans le Groupe et quelles sont ses perspectives de développement ?
Nous agissons simultanément sur plusieurs fronts, l'idée étant évidemment de coordonner nos actions, de mettre nos moyens en commun et de partager nos expériences au sein du Groupe. L'expérience montre que mieux comprendre l'articulation homme-machine est un point-clé pour développer une cobotique adaptée à nos métiers. Nous avons donc lancé en 2014 un programme de recherche appliquée. Dans ce cadre, un roboticien, un ergonome et un cogniticien développent des concepts de cobots, qui sont testés dans les usines d'Herakles et d'Aircelle, et analysent leur interaction avec l'homme.
Parallèlement, Snecma a créé un atelier d'innovation industrielle qui teste des robots sur ses lignes de production. Enfin, dans le cadre du plan gouvernemental « Usine du futur », Safran et d'autres groupes industriels français développent une plate-forme d'innovation technologique dont l'un des thèmes de travail est l'assistance physique des opérateurs par la cobotique.
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