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Safran s’engage pour une nouvelle filière titane française

Business

Safran a signé le 16 mars 2016 un contrat de R&D avec la plate-forme de recherche MetaFensch* et le groupe de métallurgie Eramet. Objectif de cet accord : le développement de la filière titane française du futur. Explications de Marjorie Cavarroc, chargée de la relation technique et contractuelle du projet et de Ludovic Molliex, directeur Matériaux & Procédés chez Safran.

Contrôle non destructif (CND): contrôle par ressuage
Contrôle non destructif d'un amortisseur de train principal du Boeing 787 dans le nouveau bâtiment "unité titane" à Bidos.

Dans le cadre de ce partenariat, Safran, qui utilise du titane dans la fabrication de ses produits, va participer à deux projets pilotes sur le site de MetaFensch à Uckange (Moselle). Le premier vise à mettre au point un procédé de production de poudres de titane, et le second concerne le recyclage des poudres de titane inutilisables pour la fabrication directe. « L’intérêt est d’acquérir une expertise dans la fabrication des poudres de titane et la récupération de ces chutes de production. A terme, il s’agit également de pouvoir recycler des pièces en alliage de haute performance, pour créer une véritable économie circulaire au sein du Groupe », explique Ludovic Molliex, directeur Matériaux & Procédés chez Safran.

Safran apportera son expertise dans les alliages de haute performance et devra valider leur qualité et celle des poudres ainsi produits : « Nous vérifierons que les alliages obtenus atteignent une qualité en adéquation avec les standards de pointe du secteur aéronautique », précise Marjorie Cavarroc, responsable du projet. Aubert & Duval, filiale d’Eramet et fournisseur historique de Safran, sera chargé de l’ingénierie des procédés. Enfin, la plate-forme Metafensch, qui devra gérer les aspects opérationnels, fournira l’outil de production

 

 

Une autonomie stratégique

Les procédés mis au point préfigureront le fonctionnement de la nouvelle usine qui sera construite par Aubert & Duval dans le Puy-de-Dôme, et dont la mise en service est prévue début 2018. Au-delà de l’expertise matériau, Safran soutient ainsi le développement de la nouvelle filière titane française. « A l’heure actuelle, la grande majorité du titane provient des États-Unis ou de Russie. Une filière française capable de fournir un approvisionnement à l’aéronautique européenne représente un intérêt stratégique certain », estime Ludovic Molliex. Les alliages de titane produits par EcoTitanium pourraient, à terme, alimenter trois sociétés du Groupe : Safran Aircraft Engines (moteurs), Safran Aero Boosters (équipements pour moteurs) et Safran Landing Systems (trains d’atterrissage).

 

De nombreuses applications possibles

Bien que les matériaux composites soient de plus en plus présents dans l’aéronautique, les alliages à base de titane constituent toujours un élément indispensable dans l’architecture des moteurs et des trains d’atterrissage.

La maîtrise de la chaîne du titane, de l’obtention des alliages à l’assemblage des pièces jusqu’à leur recyclage, s’inscrit ainsi au cœur de la stratégie d’innovation de Safran. La fabrication additive constitue l’une des utilisations les plus prometteuses des poudres de titane : un procédé par ajout de couches successives de celles-ci est en cours de développement dans l’entité spécialisée du Groupe, Safran Additive Manufacturing. « Le titane a encore de beaux jours devant lui, et l’avènement d’une filière française ne peut qu’être bénéfique pour le Groupe », conclut Marjorie Cavarroc.

 

 

En savoir +

Des bénéfices environnementaux et économiques

MetaFensch est une plate-forme publique de recherche et développement industriel dans le domaine de la métallurgie et de son économie circulaire. Elle vise notamment à promouvoir cette dernière dans le domaine de l’élaboration des métaux. Fort de ce partenariat avec MetaFensch, Safran souhaite être en mesure de recycler les alliages de titanes contenus dans les moteurs et autres composants en fin de vie, pour les réutiliser dans la fabrication de nouvelles pièces. A la clé : un impact environnemental réduit, mais aussi une économie de matière première significative.