Retrouvez de vraies sensations de vol avec le mini-manche du futur
Bien souvent, lorsqu’on pense au pilotage d’un avion, la première image qui vient à l’esprit est celle du pilote actionnant le manche de l’appareil. Descente, montée, virage, de vraies sensations de vol. Dans la réalité, avec un mini manche passif, si les pilotes de ligne donnent bien des ordres au joystick, ils n’ont pas de retour direct des efforts de l’avion. Aujourd’hui, grâce à son mini-manche actif, ou « side-stick unit » (SSU), Safran Electronics & Defense réconcilie les deux mondes ! En faisant la synthèse de la mode ancienne, à base de tringlerie mécanique reliant le manche du pilote à celui du copilote, et du tout électrique, à l’origine de la mise au point des mini-manches passifs, le SSU, grâce à la simulation des lois d’effort, permet au pilote de retrouver de vraies sensations de pilotage. Pour passer à l’étape de mise en pratique, l’équipe à l’origine de la conception du SSU a choisi de confronter son innovation à des professionnels chevronnés. Retour sur les premières impressions de ceux-ci.
Des pilotes confirmés de grandes compagnies aériennes européennes, membres de l’IFALPA (International Federation of Air Line Pilot’s Associations), se sont rendus dans les locaux de Safran Electronics & Defense pour tester le mini-manche actif en grandeur nature. Les pilotes d’Airbus, constructeur qui a depuis longtemps passé le cap des commandes de vol électriques tout en restant sur un mini-manche passif, sont particulièrement sensibles à toutes les fonctionnalités du SSU qui permettent d’avoir une meilleure conscience de l’environnement de l’avion, qu’il s’agisse des actions de l’autre pilote, du retour du pilote automatique, ou du comportement global de l’appareil. Alliant l’efficacité et la précision d’un équipement électromécanique, le SSU assure en effet au pilote des sensations de pilotage réelles.
Certaines fonctions permises par le SSU décrites ci-dessous sont à même de faire évoluer les philosophies de pilotage liées aux commandes de vol de première génération, fruit de compromis liés aux limités techniques de l’époque.
L’un des principaux avantages du SSU réside tout particulièrement dans le couplage gauche-droite, dont l’intérêt est d’obtenir un retour immédiat d’information des actions de l’autre pilote. Pour Pierre Coursimault, pilote dans une compagnie low-cost établie en France utilisant la flotte Airbus, la situation actuelle oblige « dans la phase d‘arrondi à l’atterrissage[1], d’accepter ce que fait l’autre pilote sous une certaine altitude ». Le SSU s’avère donc particulièrement utile, car il permet au pilote « d’intervenir sur une action inadéquate ou trop lente d’un copilote moins expérimenté». Une aide indéniable en matière de sécurité.
Un gain fort en matière de sécurité
La sécurité est l’un des principaux enjeux mis en avant par les pilotes testeurs : comme certains d’entre eux le font remarquer et comme les statistiques d’accidents l’attestent, les pilotes ont une conscience de plus en plus faible de l’état d’équilibre longitudinal de l’appareil (position du trim[2]). Le SSU, grâce à son retour de l’action du pilote automatique, est très intéressant sur ce plan car il matérialise visuellement pour l’équipage les éventuelles situations de forte amplitude de trim. Le SSU s’avère aussi particulièrement utile en cas de décrochage, grâce à sa fonctionnalité « stick-shaker », qui permet d’alerter sensoriellement de l’approche des situations de vol aux angles limites.
Respect de l’ergonomie et rendu réaliste
Les avancées technologiques que présente ce mini-manche actif, qui repose sur une technologie brevetée Safran Electronics & Defense, ont été développées en respectant l’ergonomie, « sans provoquer aucune gêne au niveau du coude, ni de l’avant-bras ». Et pour les pilotes utilisant un manche classique sur avion à commandes de vol électriques, le mini-manche actif s’est révélé « une façon complètement naturelle de voler », comme l’a souligné Dara Van Langen, pilote sur appareils Embraer dans une grande compagnie aérienne européenne.
En résumé, le SSU a fait l’unanimité chez les pilotes testeurs qui le jugent « bluffant de réalisme tout en apportant des éléments supplémentaires de sécurité » selon les termes de Maxime Nomico, pilote Airbus dans une grande compagnie française. Ils espèrent donc voir ce nouveau système devenir le standard de l’aéronautique civile.
[1] L’arrondi à l’atterrissage est le moment crucial de la phase d’atterrissage où l’avion s’apprête à toucher le sol.
[2] Un compensateur (ou « trim » en anglais) est un système aérodynamique ou mécanique qui permet de maintenir une gouverne (surface de contrôle) dans une position permettant l'équilibre de l'avion.
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