Avertissement Ce site n'est pas recommandé pour les navigateurs Internet Explorer. Veuillez utiliser un autre navigateur Web pour profiter d'une meilleure expérience.

Rencontre avec Laurent, directeur du programme « Services Data » chez Safran Analytics

Innovation

Laurent est directeur du programme « Services Data », un métier au cœur de la stratégie de Safran Analytics et au service des différentes sociétés du Groupe.

Métier à tisser en 3D : fibres de carbone



1) Comment définiriez-vous le terme de « Services Data » ?

Pour expliquer ce qu’est le terme de « Services Data », j’aimerais d’abord rappeler la mission de Safran Analytics qui est d’ancrer la donnée comme moteur de croissance pour le Groupe. En d’autres termes, nous cherchons, grâce à l’exploitation des données, des solutions concrètes qui amènent de la valeur à nos processus de fabrication, nos offres de services…

Nos activités avec les sociétés du Groupe sont organisées autour de deux programmes : le « manufacturing », qui consiste à résoudre des problèmes dans le domaine de la fabrication, par exemple pour réduire le taux de rebut grâce à l’analyse et à l’exploitation des données. Et le programme « services » qui consiste à utiliser des données pour optimiser cette fois-ci les contrats de services et en réduire les risques. Pour ce faire, on utilise notamment les informations comme les données de vol.

Le programme Services Data a été lancé en septembre 2017. Nous travaillons avec les sociétés sur leurs sujets prioritaires, et nous avons identifié quatre « briques contributives » qui seront utiles non seulement au projet Services Data mais également à d’autres axes de travail sur les données :

1. La première est « Data Hub Aero » : ce produit développé par Safran Analytics depuis 2016 permet d’acquérir des données externes (trafic aérien, météo, pollution…), d’en améliorer la qualité (nettoyage, fusion, complétude) et de les mettre à disposition des sociétés du Groupe.

2. La deuxième brique concerne les outils et les plateformes : quelles plateformes de traitement et quels outils mettre en place au sein du Groupe pour traiter les big data ?

3. La troisième brique s’intéresse à la connectivité des données internes et des données de vol : comment les acquérir et les mettre à disposition du Groupe.

4. Enfin la dernière est la gouvernance des données : comment organiser la collecte et l’utilisation des données ?

Nous avons créé un réseau pour mutualiser les demandes similaires et pour échanger les bonnes pratiques, définir des méthodes et outils communs.

 

2) En quoi consiste votre métier ? Et pourquoi est-il important chez Safran ?

Mon rôle en tant que directeur de ce programme est de contribuer avec chaque société à définir la stratégie de la donnée, c’est-à-dire l’établissement d’une feuille de route permettant d’accélérer l’atteinte des objectifs business via l’exploitation des données à partir des besoins prioritaires de chaque société. Cette étape a déjà été réalisée avec Safran Aircraft Engines, Safran Helicopter Engines et Safran Electrical & Power ; nous poursuivons ce travail avec les autres sociétés.

Je dois également, toujours en étroite collaboration avec mon homologue dans chaque société, cadrer le périmètre des travaux qui vont être menés, définir les livrables à réaliser pour les briques contributives citées plus haut et pour les projets pilotes.

Le rôle de Safran Analytics est important au sein du Groupe car nous apportons des compétences et une expertise de la donnée, qui permettent de construire avec les sociétés une réponse à leurs problématiques.

Nous avons également une vision transverse et globale qui nous permet de relier les problématiques communes, tirer parti des retours d’expérience de chaque cas afin de créer de la cohérence d’ensemble dans les démarches.

 

3) Pouvez-vous nous donner des exemples de réalisations qui ont été effectuées dans le cadre du programme « Services Data » ?

Nous avons actuellement deux projets pilotes qui ont débuté respectivement en décembre 2017 et en juin 2018, dont les premiers résultats sont attendus pour la fin de l’année 2018.

Le premier concerne la société Safran Aircraft Engines et l’un de ses contrats de services pour une compagnie aérienne qui possède une importante flotte d’avions équipée de moteurs CFM. Nous avons commencé par identifier toutes les données opérationnelles dont on disposait et qui provenaient du contrat, de la compagnie aérienne, des moteurs… L’objectif est d’améliorer le business plan de ce contrat de services. Notre rôle est d’aider le chef de programme qui suit ces moteurs en lui fournissant des indicateurs et des analyses qui lui permettront de prendre des décisions plus rapidement, par exemple optimiser le plan de déposes des moteurs.

Le second projet pilote s’effectue avec Safran Electrical & Power et concerne un projet de « health monitoring » (maintenance prédictive). Nous identifions différentes données pour anticiper au mieux les dégradations de matériels et estimer le plan de dépose avant d’éventuelles pannes.

 

4) Comment accéder à ce genre de postes, quel est votre parcours ?

Je suis dans le Groupe depuis 25 ans, pendant 10 ans j’étais en charge du développement de centrales inertielles au sein de Safran Electronics & Defense. Je me suis ensuite occupé des programmes R&T de la Division Avionique. A ce titre, j’ai été amené à travailler sur la stratégie de Safran Electronics & Defense concernant l’acquisition et l’exploitation des données de vol des avions.

En 2012, j’ai rejoint Safran SA et sa Direction de l’Innovation, pour prendre en charge un programme transverse, SGDS (Safran Global Data Service) qui réunissait Safran Aircraft Engines et Safran Helicopter Engines.

En 2015, j’ai rejoint Safran Analytics au sein de la Direction des Programmes. Pour piloter ce type de programme transverse, il faut être capable de comprendre les enjeux business des sociétés du Groupe, les besoins et les contraintes des différents acteurs et de les fédérer autour d’un projet commun. Il faut également avoir une bonne vision de la chaine de la donnée, depuis son acquisition jusqu’à son exploitation pour savoir où la trouver et comment la transférer de la compagnie aérienne jusque chez Safran.

 

5) Qu’est-ce qui vous plait le plus dans ce métier ?

Ma plus grande motivation est de comprendre le besoin des sociétés et d’identifier la valeur ajoutée que l’on va leur apporter.

Construire de tels projets avec nos experts Safran Analytics et les métiers des différentes sociétés du Groupe m’apporte beaucoup de satisfaction.