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Rencontre avec Charles, Prototypeur

Innovation

Charles est Prototypeur au sein de Safran Analytics, il travaille en étroite collaboration avec des spécialistes de l’expérience utilisateur. Ensemble, ils conçoivent des solutions autour de la donnée (datavisualisation*, IoT**, outils digitaux…) et mettent en oeuvre des méthodologies de collaboration encore peu déployées chez Safran (intelligence collective, Design Thinking***, Lean Startup****…).

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Quelle est votre mission au sein de Safran Analytics ?

Comme le nom de mon poste l’indique, ma mission est de prototyper des solutions pour vérifier qu’elles seront viables avant d’engager trop de moyens sur leur développement. Je travaille, ainsi, très en amont pour les tester en restant focalisé sur l’expérience utilisateur.

Je collabore avec d’autres personnes de Safran Analytics, spécialisées dans l’expérience utilisateur (User eXperience (UX) Designer, UX Researcher). Nos compétences sont complémentaires, ensemble nous sommes capables de concevoir un produit, de l’adapter aux besoins et pratiques des utilisateurs et enfin de le développer en employant la solution la plus appropriée — c’est ici que j’interviens en tant que prototypeur.

Safran Analytics opère sur la « chaîne de la donnée », c’est-à-dire à toutes les étapes entre l’acquisition d’une donnée depuis une source, qu’elle soit en usine ou dans un avion, en passant par son analyse et jusqu’à sa consommation, un processus qui peut être long et complexe.

Pour éviter de s’engager dans un tel projet sans garantie de résultats, mon équipe doit pouvoir tester les points à haut risque d’échec. Nous développons ainsi  des solutions techniques permettant de vérifier plusieurs hypothèses comme : « l’acquisition de la donnée est possible », ou bien « la solution technique choisie est acceptable », ou encore « la solution répond effectivement au besoin » quitte à redéfinir plus précisément ce besoin.

Le prototype produit va permettre de valider ces hypothèses de façon simple. Pour cela, nous utilisons, l’approche du Lean Startup**** qui permet de travailler efficacement et d’avoir des résultats et retours rapides.

Nous utilisons également l’approche du Design Thinking*** qui permet de faciliter les processus décisionnels, de co-création et d’adoption tout en restant focalisé sur la réponse au besoin de l’utilisateur.

Enfin, je teste plusieurs technologies innovantes au sein du Garage (l’espace de prototypage et de collaboration de Safran Analytics) et à l’Aérogarage (le Fab Lab de Safran Paris-Saclay) susceptibles de pouvoir être utilisées au sein du Groupe.

 

Quelle formation avez-vous suivie pour devenir Prototypeur ?

Après le lycée, j’ai fait les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) avant d’intégrer une école d’ingénieur, l’École des Mines de Saint-Étienne. J’y ai suivi une formation spécialisée en informatique, microélectronique et nouvelles technologies. Cette formation très complète associant informatique et électronique m’a permis de comprendre tous les aspects des technologies d’aujourd’hui et d’y acquérir des compétences que j’ai pu perfectionner à l’Université Nationale de Séoul en Corée du Sud.

Diplôme en poche, j’ai monté une startup avec trois amis d’école où nous avons développé une technologie de projection holographique sans lunette préhensible, c’est-à-dire un système où l’hologramme projeté était naturellement déplaçable avec les mains. Après trois ans passés sur ce projet et plusieurs prototypes fonctionnels, j’ai ressenti un besoin de changement et je suis tombé par hasard sur cette offre de prototypeur, qui a piqué ma curiosité. Malgré mes réticences à entrer dans un grand groupe après avoir travaillé trois ans dans ma startup, j’ai été convaincu par la vision de Safran, l’aspect intraprenarial du métier et surtout celle de l’équipe que j’intégrais.

 

Quelles sont les qualités requises pour exercer votre métier ?

Tout d’abord, il est nécessaire d’avoir des compétences techniques et avoir une culture large et à jour des technologies actuelles. Cette connaissance est indispensable pour garder une cohérence dans les propositions et les nouvelles idées, mais aussi pour pouvoir déterminer quelle technologie est la plus adaptée en fonction des besoins utilisateurs. La curiosité est ainsi une qualité essentielle.

Ensuite, des qualités humaines sont requises pour comprendre les utilisateurs des services et produits que nous développons. Il faut être capable de se mettre à leur place et d’avoir l’empathie nécessaire à l’appréhension de tous les aspects, et pas uniquement technique, du métier de l’utilisateur.

Des qualités de communicant sont aussi cruciales. L’idée n’est excellente que si elle peut être transmise et expliquée. Mon métier demande ainsi de savoir vulgariser des informations hautement technologiques pour qu’elles soient compréhensibles de tous.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail ?

Le travail avec mon équipe est un réel plaisir, le fait de collaborer avec des personnes aux compétences variées et complémentaires des miennes est particulièrement enrichissant. La communication y est aisée et efficace. Je tiens fortement à cette bienveillance que nous partageons avec toutes les parties prenantes de nos projets.

Je traite aussi de sujets technologiques passionnants. Nous sommes énormément sollicités sur des projets très différents et qui nous demandent d’innover en permanence.

L’aspect très terrain et manuel de mon métier me permet de garder un sens à ce que je fais tout en restant dans l’esprit DIY***** (Do It Yourself).

Enfin, je ressens une énorme fierté dès qu’un projet aboutit surtout envers l’équipe qui se donne toujours à fond, c’est ce qui me donne envie de me lever le matin et de venir travailler.

 

Où vous voyez-vous dans quelques années ?

Je ne sais pas encore. L’incertitude est une notion inhérente à mon métier et à ceux de l’équipe. Nous sommes dépendants les uns des autres mais également de la technologie et des méthodologies associées dont nous devons suivre les évolutions. Mon but est de rester au plus proche de l’innovation, de pouvoir tester et apporter de nouvelles solutions au Groupe. Le poste évolue en même temps que la technologie, je verrai où elle me mène !

 

* La datavisualisation est l’étude, la science et l’art de représenter des données de façon visuelle. Cela peut se concrétiser par des graphiques, des diagrammes, des cartographies, des chronologies, des infographies ou encore des animations.
** IoT pour « Internet of Things » ou l’Internet des objets, ou tout simplement objets connectés, désigne l’extension d’Internet à des choses et à des lieux du monde physique.

*** Le Design Thinking ou l’esprit Design est une approche de l’innovation et de son management, développée dans les années 80 accordant à la fois la pensée analytique et la pensée intuitive permettant d’appréhender et de faciliter les processus de création.

**** Le lean start up est une approche spécifique du démarrage d’une activité économique et du lancement d’un produit. Elle repose sur le « Validated learning » (litt. apprentissage des validations c-.à-d. la vérification de la validité des concepts), l’expérimentation scientifique et le design itératif. Elle conduit à réduire les cycles de commercialisation des produits, à mesurer régulièrement les progrès réalisés, et à obtenir des retours réguliers de la part des utilisateurs. Dans cette optique, les entreprises (en particulier les startups) cherchent à concevoir des produits et services qui satisfont au mieux la demande de leurs consommateurs, avec un investissement initial minimal.

***** La culture DIY pour Do It Yourself litt. Faites-le vous-même, est une philosophie qui redonne aux citoyens la possibilité de bidouiller, bricoler et réparer. Il n’est plus uniquement consommateur ou spectateur mais aussi acteur. En entreprise, cela se traduit par la valorisation de la créativité et s’inscrit dans le Make or Buy c’est-à-dire redonner le choix entre le faire soi-même ou le faire faire.