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Quand la vie ne tient qu’à un siège éjectable…

Innovation

Les sièges éjectables SMBF (Safran Martin-Baker France, joint-venture entre Safran et Martin-Baker) équipent de très nombreux avions de chasse occidentaux en service dans plus de 30 pays. Des centaines de pilotes leur doivent la vie.

Rafale
Safran à bord (non exhaustif) : Moteurs M88-2 (Safran Aircraft Engines) Câblages (Safran Electrical & Power) Système de navigation inertielle (Safran Electronics & Defense) Trains d'atterrissage (Safran Landing Systems) Roues et freins carbone (Safran Landing Systems) Sièges éjectables (SEM MB)

UNE MISSION DE RECONNAISSANCE

Une brise printanière souffle sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier-Robinson, en Haute-Marne. Cette base de l'Armée de l'air française, dotée de deux escadrons d'avions de chasse Rafale, a pour mission de participer aux fonctions stratégiques de la défense et de la sécurité nationale.

Ce jour-là, le capitaine Patrick, commandant d'escadrille, part en mission d'entraînement.

Il sait que la journée va être intense : plusieurs exercices de reconnaissance ayant pour but la photographie d'objectifs militaires sont au programme.

Solidement harnaché et visière rabattue, il démarre l'opération de roulage qui va le mener jusqu'au seuil de piste pour le décollage. Là, il va arracher du sol les 21 tonnes de l'avion de chasse dont les réservoirs sont remplis à bloc.

 

CELA N'ARRIVE PAS QU'AUX AUTRES

Devant lui, les quelque quatre kilomètres de piste lui donnent le temps de repasser mentalement, comme à son habitude, les gestes à accomplir. 

La tour de contrôle lui donne le go !

"Fury 21, autorisé au décollage."

Freins serrés, il enclenche la post-combustion des deux moteurs M88 tout en jetant un rapide coup d'oeil aux instruments de bord : tous les paramètres sont OK. Au lâcher des freins, l'avion de chasse accélère rapidement : 100, 150, 170 noeuds...

Rotation. Une légère pression de la main droite sur le manche, et le train avant quitte la piste. Le variomètre est positif, le train est rentré… Le Rafale prend de l'altitude.

Il atteint les mille pieds quand, soudain, surgit devant lui une nuée d'oiseaux que le capitaine Patrick n'a pas le temps d'identifier.

Un bruit violent de détonation retentit des deux côtés de l'appareil.

Le pilote comprend immédiatement : des volatiles ont été aspirés dans les deux réacteurs. Aussitôt, plusieurs voyants de panne s'allument sur le tableau de bord : problèmes d'huile et de surchauffe du moteur… Tandis qu'une odeur de « poulet grillé » envahit le cockpit. Réalisant que son avion n'est plus manœuvrable, le capitaine Patrick annonce au contrôleur qu'il doit s'éjecter.

Etrangement, il se sent assez calme et serein malgré l'urgence de la situation. Est-ce parce qu'il a déjà pratiqué de nombreuses fois l'exercice au simulateur de vol ?

Sa main droite saisit la poignée d'éjection du siège placée entre ses jambes puis la tire, sans hésitation.

 

LA VIE SAUVE… EN DEUX SECONDES

À peine la poignée sollicitée, le siège éjectable, équipé de deux moteurs fusée, propulse le pilote au travers du cockpit dont la verrière est fragilisée grâce à un système de cordeaux détonants. Pour le capitaine Patrick, c'est à la fois rapide et très violent : en moins d'une demi-seconde, il encaisse une accélération de 18 g.

Puis il entend une explosion : c'est la charge qui libère le parachute stabilisateur hors du siège. Bien que légèrement groggy, le pilote sent le grand parachute principal s'ouvrir et les systèmes de sécurité qui maintenaient ses épaules et ses jambes se débloquer. 

Deux secondes au total viennent de s'écouler depuis son action sur la poignée, et le siège, à présent désolidarisé du pilote, poursuit sa trajectoire vers le sol.

Alors qu'il redescend vers la terre ferme, il voit son avion s'écraser dans le champ au-dessous de lui. Sa balise s'active automatiquement : il n'aura pas à se servir du gilet de sauvetage, ni du radeau compris dans le paquetage de survie du siège.

Avant de toucher terre, il a juste le temps de penser qu'il a eu la chance de bénéficier d'une éjection entièrement automatisée. L'arrivée au sol est un peu brutale, mais le capitaine Patrick se relève rapidement, heureux d'être vivant et entier.

 

LE SIEGE DE SMBF VIENT DE LUI SAUVER LA VIE !

Déjà, il entend le bruit d'un hélicoptère qui se rapproche. Au loin, un nuage de fumée lui rappelle que malheureusement son Rafale n'est plus, mais il sait que c'était la seule chose à faire dans de telles circonstances.

 

QUELQUES MOIS PLUS TARD...

Lors du salon aéronautique du Bourget, le capitaine Patrick, remis de ses émotions, est invité au cocktail organisé par SMBF au profit de son « Tie Club ».

Tous les deux ans, la société réunit ainsi les pilotes qui se sont éjectés et ont eu la vie sauve grâce à un de ses sièges éjectables.

Comme les nombreux pilotes qui ont vécu cette incroyable expérience avant lui, il devient membre à vie de cette confrérie… Et reçoit une cravate ainsi que la médaille du Club, tradition instaurée par Sir James Martin, le fondateur de Martin Baker Aircraft. A ce jour, le « Tie Club » compte environ 7 000 membres à travers le monde.