Dans le miroir de Reosc : le savoir-faire, la science, l’avenir
L’espace, l’astronomie, la science… Les activités de Safran Reosc sont aussi inspirantes que sources d’opportunités. En témoigne la sélection de la filiale pour la production d’un des miroirs du Giant Magellan Telescope. Toute la lumière sur ce miroir, reflet d’un savoir-faire au service de la science.
Le 23 juillet 2021, Safran Reosc a signé, avec la société A.D.S. International et la Giant Magellan Telescope Organization Corporation, un contrat pour la réalisation de la première lame mince hors d’axe pour le système de miroirs secondaires adaptatifs du télescope Giant Magellan Telescope (GMT). Attendez, vous allez comprendre…
Le Giant Magellan Telescope
Le GMT est un télescope optique/infrarouge, actuellement en cours de construction à l’observatoire de Las Campanas au Chili. Au terme de sa construction, prévu en 2029, il s’agira du troisième plus grand télescope au monde de par son envergure (25 mètres de diamètre, tout de même). Le projet est dirigé par la GMTO Corporation, organisation à but non-lucratif financée par des universités américaines, australiennes et coréennes.
Mais ce qui rend encore plus singulier le GMT, c’est sa combinaison optique : le télescope est composé de sept miroirs primaires circulaires de huit mètres de diamètre, disposés en forme de fleur. Cela le distingue des autres télescopes de sa catégorie, à l’instar de l’Extremely Large Telescope (ELT) qui ne compte qu’un unique miroir primaire de 39 mètres de diamètre.
À chacun de ces sept miroirs primaires est associé un miroir secondaire dit « adaptatif ». Et c’est un de ces miroirs qui est actuellement en cours de production chez Safran Reosc, à Saint-Pierre-du-Perray…
Le miroir
Le miroir que doit fournir Safran Reosc est loin d’être ordinaire. En effet, il doit être « adaptatif » : il faut qu’il se déforme localement sous l’effet de légères sollicitations mécaniques afin de renvoyer une image de la meilleure qualité optique possible, s’affranchissant des perturbations atmosphériques. En effet, ces dernières viennent brouiller les images captées par le télescope. Pour parer à cela, le miroir est composé de deux parties superposées.
- La première, dite « lame mince », est le miroir en tant que tel. En vitrocéramique et de forme asphérique, la lame mince fait un mètre de diamètre pour deux millimètres d’épaisseur, ce qui la rend déformable. Elle est polie au nanomètre près pour obtenir une image la plus précise possible. Ce sont les équipes de Safran Reosc qui polissent cette lame mince.
- La seconde, conçue par la société italienne A.D.S. International, supporte la lame mince. Il s’agit de 4725 actionneurs contrôlés indépendamment, qui appuient ou tirent sur la surface de la lame plus de 2000 fois par seconde pour corriger les turbulences optiques dues à l’atmosphère terrestre.
Le savoir-faire de Reosc…
Au total, environ 10 000h de travail seront nécessaires pour réaliser la première lame mince du GMT, ce qui représente les activités d’un peu plus de trois collaborateurs sur deux ans.
Pour réaliser le miroir, Safran Reosc peut compter sur l’expertise et le savoir-faire de ses équipes. Créée en 1937, la société est le spécialiste français et un des leaders mondiaux dans son domaine. En effet, les 180 collaborateurs de Safran Reosc n’en sont pas à leur premier télescope géant. En 2011, la société a livré les miroirs du Very Large Telescope (VLT), avant de livrer les segments du Gran Telescopio Canarias (GTC). Surtout, depuis cinq ans, elle a remporté successivement les appels d’offre pour le polissage des cinq miroirs qui équiperont l’Extremely Large Telescope (ELT) – le plus grand télescope au monde qui devrait, lui aussi, voir sa première lumière au Chili, en 2027.
…Au service de la science.
Safran Reosc, c’est avant tout une société au service du progrès scientifique, lequel est profondément lié au progrès des techniques et technologies sur lesquelles la science s’appuie. Ainsi, le VLT a permis d’obtenir les premières images d’exoplanètes, d’observer le déplacement d’étoiles autour d’un trou-noir ou encore d’observer les lueurs du sursaut gamma le plus éloigné à ce jour. En quelques décennies, notre connaissance de l’espace s’est profondément améliorée et les équipes de Safran Reosc peuvent être fières d’avoir été actrices de ces améliorations.
De son côté, la précision optique du GMT permettra aux astronomes d’observer les recoins de l’univers en détails. Les étoiles scintillantes seront ainsi transformées en points lumineux précis et réguliers et les images obtenues seront dix fois plus nettes que celles du célèbre télescope spatial Hubble. Et tout cela dans le reflet des miroirs de Reosc.
En conclusion, si Safran Reosc a signé le 23 juillet dernier avec GMTO et A.D.S. International, un contrat pour la réalisation de la première lame mince pour le système de miroirs secondaires adaptatifs du GMT, la société peut espérer être reconduite pour la réalisation des six autres lames du miroir secondaire adaptatif du GMT, ce qui viendrait reconnaître un peu plus encore l’expertise des équipes dans ce domaine. Alors que Martin Sion, président de Safran Electronics & Defense, vient d’annoncer la création d’une direction Espace qui regroupera l’ensemble des activités spatiales de Safran Electronics & Defense, Reosc nous démontre par les faits que l’espace est plus que jamais un formidable moteur d’opportunités de développement.
- Les cartes sont disponibles sous la licence Open Database Licence.
- © OpenStreetMap contributors.
- © Safran
- © Daniel Linares / Safran
- © Roland Geyl / Safran
- © Christel Sasso / CAPA Pictures / Safran