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Les métiers de l’hybridation montent en puissance chez Safran

Ressources Humaines

Engagé dans une démarche de décarbonation de l’aviation, Safran mise sur la propulsion hybride pour atteindre des objectifs ambitieux dès l’horizon 2025. Quelles compétences sont nécessaires à cette transition ? Le point avec Vincent Garnier, directeur du centre de recherche et technologie Safran Tech.

Vincent Garnier, Directeur Safran Tech

L’effort de Safran pour réduire l’empreinte carbone du transport aérien ne date pas d’hier : le Groupe travaille de longue date à alléger ses équipements et à améliorer la performance énergétique de ses moteurs. Depuis quelques années, une piste prometteuse monte également en puissance : l’hybridation propulsive. « L’hybridation d’un véhicule consiste à combiner deux sources d’énergie pour assurer sa propulsion, résume Vincent Garnier. Dans le cas de Safran, il s’agit d’introduire une part plus ou moins importante d’énergie électrique au sein des propulseurs, soit pour faire évoluer les moteurs actuels, soit pour mettre au point de véritables systèmes de propulsion hybrides en rupture totale avec les architectures que l’on connaît aujourd’hui. »

Maîtriser les fortes puissances

Pour relever ces défis techniques, le Groupe a besoin de faire évoluer ses métiers et développer des compétences dans des domaines très spécifiques, comme la maîtrise de la haute tension et des fortes puissances. « Il n’y aura pas de nouveaux métiers à proprement parler, estime Vincent Garnier, mais des transformations profondes pour tenir compte des enjeux propres à l’hybridation. » La conception des systèmes électriques de demain nécessitera ainsi des compétences électriques, mécaniques et thermiques, mais aussi mécatroniques. Les métiers du câblage devront quant à eux apprivoiser de nouveaux matériaux, qu’ils soient conducteurs ou isolants, plus légers et plus robustes. L’électronique de puissance, indispensable pour assurer la qualité du signal électrique, ira explorer de nouvelles frontières en architecture et dans l’intégration des composants de puissance.

Ce sont également toutes les fonctions liées aux systèmes qui devront s’étoffer pour accompagner l’essor de l’hybridation : l’architecture des systèmes électriques pour concevoir des chaînes hybrides innovantes, l’ingénierie systèmes pour optimiser le fonctionnement jusqu’au moindre composant, l’architecture des systèmes d’énergie pour gérer l’interaction entre le système thermique et le système électrique… Sans oublier les métiers de la compatibilité électromagnétique, déjà présents au sein du Groupe, et dont la criticité va se renforcer.

De nombreux besoins en interne et à l’externe

Où trouver ces compétences ? « Certaines existent en interne et seront développées via des formations, ou encore des tutorats assurés par des experts Groupe, annonce Vincent Garnier. D’autres devront être recherchées à l’externe, dans le cadre de thèses ainsi que par des recrutements très ciblés de jeunes ingénieurs ou de spécialistes expérimentés. »

De nombreuses sociétés du Groupe sont concernées par cette course aux talents : celles qui travaillent déjà sur des systèmes électriques de forte puissance (Safran Electrical & Power, Safran Electronics & Defense) et bien sûr celles qui conçoivent des propulseurs ou des systèmes électriques embarqués (Safran Aircraft Engines, Safran Helicopter Engines, Safran Power Units).

Un choix d’avenir

Car l’hybridation, c’est déjà demain ! « Les systèmes de propulsion hybride les plus petits – quelques dizaines ou centaines de kilowatts – seront les premiers à apparaître sur le marché à partir de 2025, à travers de nouvelles applications du type commuters ou aéronefs de transport urbain, estime Vincent Garnier. Les fortes puissances – quelques mégawatts – viendront plus tard, peut-être entre 2025 et 2030, sur des appareils régionaux. Parallèlement, l’hybridation des machines thermiques donnera naissance à des propulseurs à assistance électrique, qui consommeront moins d’énergie et gagneront en flexibilité. »

Pour le directeur de Safran Tech, il ne fait nul doute que les métiers de l’hybridation sont promis à un bel avenir au sein du Groupe. « Déjà bien présent dans le groupe, l’électrique va devenir un véritable cœur de métier de Safran, au même titre que les matériaux ou la mécanique, grâce à son application en propulsion. S’orienter vers ce domaine est un choix judicieux et la garantie de se renouveler sans cesse dans son métier, car nous sommes au début de l’histoire et tout reste à inventer ! »

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