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L'histoire de Safran Landing Systems

Histoire

Anciennement Messier-Bugatti-Dowty, Safran Landing Systems est aujourd’hui le leader mondial des systèmes d’atterrissage et de freinage pour aéronefs. Son histoire remonte à la création à la fin des années 1920 de la Société Française de Matériel d'Aviation par George Messier et René Lucien Lévy.

Messier-Dowty, site de Bidos, plateforme de montage des trains avant des Mirage III

La Société Française de Matériel d'Aviation

Voiture Messier sans ressort, vers 1923

Depuis le début des années 1920, George Messier étudie les dispositifs pneumatiques et oléopneumatiques pour l'absorption des chocs, et pour les commandes à distance. Il remporte un énorme succès à travers l'invention d'une suspension oléopneumatique pour automobiles qui assure un grand confort et une bonne tenue de route aux grandes vitesses. Il crée en 1923 la société Messier Automobiles pour commercialiser ses propres voitures « sans ressorts » qui connaissent de brillants succès en course. Cependant, elles ne rencontrent pas le même succès commercial et Messier décide d’appliquer son invention à un autre domaine : l’aéronautique.

Après plusieurs études d'amortisseurs pour trains d'atterrissage et les premiers brevets déposés en 1927, George Messier fonde avec René Lucien Lévy la SFMA - Société Française de Matériel d'Aviation.

Avion laboratoire Messier

Levasseur et Farman sont les premiers clients de la jeune Société, puis la décision prise d'équiper tous les Potez 25 en amortisseurs Messier en 1932 consacre son succès. Entre temps, la SFMA diversifie son activité avec la fabrication des roues et des freins. C’est la première société à utiliser le métal léger moulé (aluminium puis magnésium) pour les roues d'avions, puis à utiliser cette technique pour les structures de trains. Nieuport 741 trimoteur Gnome & Rhône, Morane-Saulnier 230 Salmson, avions Bernard : les atterrisseurs et freins Messier sont adoptés par un nombre croissant de constructeurs soucieux d'assurer aux utilisateurs de leurs avions une sécurité accrue, un confort incomparable et des frais d'entretien moindres.

En 1929, George Messier réalise la première machine au monde qui permet de faire l'essai des trains d'atterrissage à vitesse de chute constante. Par ailleurs, George Messier entreprend en 1931 la réalisation d'un avion laboratoire dont les enseignements vont le placer en tête du progrès technique dans le domaine des trains d'atterrissage et servitudes hydrauliques.

Georges Messier

Georges Messier meurt le 23 janvier 1933 sans voir aboutir les résultats de son avion laboratoire, mais la Société continue à prospérer sous la direction de René Lucien Lévy. D'autres activités annexes complètent son domaine de production principal : commandes de volets d'intrados, commandes pneumatiques ou hydrauliques à distance des armes à bord des avions, déclanchement de torpilles et de bombes, etc...En parallèle des applications aéronautiques, la SFMA réalise aussi dans son nouveau département, des freins hydrauliques pour automobiles, camions et automotrices.

Au début des années 1930, le succès des trains escamotables place l'entreprise à la tête du progrès en matière d'atterrisseurs en adoptant l'emploi des hautes pressions (150 Kg).

La SFMA devient Messier

Affiche publicitaire Messier

La renommée des atterrisseurs et freins Messier est telle qu’il est envisagé que seul ce nom devienne celui de la société qui les produit. Le 18 avril 1935, le journal Les Ailes présente une publicité sur laquelle apparait pour la première fois un aigle se posant sur le M du nom Messier et où le nom de SFMA ne figure pas. Le slogan est : « Pour chaque avion Messier étudie - réalise - met au point le train d'atterrissage complet ».

En 1935, une décision gouvernementale demande aux industries aéronautiques de décentraliser leurs activités au sud de la Loire. René Lucien Lévy décide de créer une unité de fabrication dans les Basses Pyrénées, à Arudy. L'atelier s'étend sur une superficie de 400m² et démarre avec un chef d’équipe et quatre ouvriers parisiens, effectif qui augmente rapidement jusqu’à 80 personnes. La Compagnie Mécanique de la Seine, où ont été fabriquées entre 1925 et 1931 plus de 150 voitures de la marque Messier, déménage également à Pau et travaille en régie pour la SFMA.

En janvier 1937, la SFMA équipe 90% des avions français, une grande partie des avions roumains, et divers types d'avions en Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Espagne, Portugal, Hollande et Pologne. Elle a cédé des licences en Suisse, en Italie où elle équipe tous les avions modernes Savoia-Marchetti, en Belgique à la LACEBA, ainsi qu’à la SEMAT en Roumanie.

En avril 1937, Louis Sylvio-Marie Armandias, directeur à la SFMA depuis 1934, ouvre un bureau à Londres nommé « Messier Aviation Engineering Company » afin de promouvoir les produits Messier. La première retombée est le choix par Bristol des atterrisseurs Messier pour équiper son bombardier anglais « Blenheim ».

Le 13 décembre 1937, la SFMA prend officiellement le nom de son fondateur et devient la Société Messier. Yvonne Bonnami, veuve de George Messier, en est la présidente tandis que René Lucien Lévy conserve ses fonctions de Directeur Général et Directeur Technique.

La seconde guerre mondiale amène René Lucien Lévy à renoncer au développement des brevets non liés à l'aéronautique. En juillet 1938, Messier produit 25 à 30 trains d’atterrissage par mois ; en mai 1940, dernier mois de sa production, la société livre 520 atterrisseurs. Pour y parvenir, la décentralisation a été amplifiée en 1938 par la création de l'usine de Bidos et en 1939 par la fonderie d'aluminium à Arudy. Puis en novembre 1939, une usine souterraine de montage est installée près de Saumur.

Avec l’armistice, l’usine de Saumur est abandonnée, René Lucien Lévy entreprend la réorganisation d’un bureau d’études sur ordre du Ministère de l’Air avant de rejoindre les Forces Françaises Libres en octobre 1942. Après son départ, l'Occupant réquisitionne totalement la Société, les équipes sont dispersées et le matériel disparait en grande partie.

Après la guerre, il faut dix ans à Messier pour reconstituer ses équipes, remettre en route ses usines, recréer ses techniques de fabrication pour les adapter aux nouveaux besoins, et enfin retrouver son équilibre.

Au début des années 1950, l'usine de Bidos devient maître d'œuvre pour la fabrication des trains d'atterrissage. En 1959, la fabrication d’équipements pour les Mirage IIIC et IIIR commence, suivie en 1964 de la mise en route du programme Concorde qui nécessite le développement des moyens d’usinage, des installations de traitement thermique et de traitement de surfaces évolués.

Les trains d'atterrissage Messier
Messier, site de Montrouge, plateforme de montage trains Mirage IIIE
12770MES : Messier, site de Montrouge, plateforme de montage trains Mirage IIIE
12770MES : Messier, site de Montrouge, plateforme de montage trains Mirage IIIE
© Espace Patrimoine Safran
Messier, train d’atterrissage pour Concorde
13010MES : Messier, train d’atterrissage pour Concorde
13010MES : Messier, train d’atterrissage pour Concorde
© Espace Patrimoine Safran
13037MES : Messier, train d’atterrissage pour Dassault Mirage IIIC
13037MES : Messier, train d’atterrissage pour Dassault Mirage IIIC
13037MES : Messier, train d’atterrissage pour Dassault Mirage IIIC
© Espace Patrimoine Safran
Messier, train d'atterrissage principal pour Bréguet-Dassault 1150 Atlantic
13362MES : Messier, train d'atterrissage principal pour Bréguet-Dassault 1150 Atlantic
13362MES : Messier, train d'atterrissage principal pour Bréguet-Dassault 1150 Atlantic
© Espace Patrimoine Safran

De Messier-Hispano-Bugatti à Messier-Bugatti-Dowty

Site de Molsheim, vue aérienne (1970)

Fondée en 1909 à Molsheim (Alsace) par Ettore Bugatti, la société éponyme est plus connue pour la construction automobile. En juillet 1963, lorsque Hispano-Suiza, qui s’est lancée dans l'étude, la mise au point et la fabrication des trains d'atterrissage depuis 1951, rachète la marque et l’usine Bugatti, le site de Molsheim est reconverti pour accueillir des ateliers aéronautiques. Les activités « atterrisseurs » d'Hispano-Suiza sont rattachées à la société Bugatti. En 1968, lorsque Hispano-Suiza devient une division de la Snecma, Bugatti devient une filiale directe du groupe.

Dans les années 1970, les activités « atterrisseurs » de Messier et d’Hispano-Suiza sont fusionnées pour créer Messier-Hispano tandis que les roues et freins partent chez Bugatti à Bois-Colombes. Les activités « automobile » sont vendues en 1974. En 1977, lorsque l'entreprise Bugatti est absorbée à son tour, l'ensemble se nomme Messier-Hispano-Bugatti, rassemble 3 000 personnes et fait partie à 71,8 % de Snecma.

En avril 1987, la société est réorganisée en cinq Divisions opérationnelles : Technologie, Recherche et Espace ; Atterrisseurs Civils ; Atterrisseurs Militaires et Hydrauliques ; Systèmes et Freinage ; Logistique et Réparations. Les activités concernant la réparation, l'hydraulique et les structures moyennes sont progressivement regroupées à Molsheim. Le passage à une organisation en ateliers spécialisés engagé en 1986 se poursuit.

La société est renommée Messier-Bugatti en 1990 ; la même année Messier Services est créé pour l’assistance technique et la distribution de rechanges. En 1993, un accord est conclu entre Snecma et TI Group portant sur la fusion des activités « train d’atterrissage » de Messier-Bugatti et Dowty. Messier-Dowty est ainsi créé en 1996, puis racheté par Snecma en 1997.

Le site de Molsheim
Site de Molsheim (1970)
50003MBM : Site de Molsheim (1970)
50003MBM : Site de Molsheim (1970)
© Espace Patrimoine Safran
Site de Molsheim
10613-01HS : Site de Molsheim
10613-01HS : Site de Molsheim
© Espace Patrimoine Safran
Site de Molsheim
1716HIS : site de Molsheim
1716HIS : site de Molsheim
© Espace Patrimoine Safran
Site de Molsheim
15164-57HS : Site de Molsheim
15164-57HS : Site de Molsheim
© Espace Patrimoine Safran
Messier-Bugatti, site de Molsheim, hall de remontage des freins carbone
10068MBS : Messier-Bugatti, site de Molsheim, hall de remontage des freins carbone
10068MBS : Messier-Bugatti, site de Molsheim, hall de remontage des freins carbone
© Espace Patrimoine Safran

A l’été 1998, le rapprochement des activités de maintenance et de services aux clients permet de créer l'entité Messier-Services, détenue à parts égales par Messier-Bugatti et Messier-Dowty. Les activités du pôle systèmes d'atterrissage de Snecma sont ainsi réparties entre trois entités :

  • Messier-Dowty : trains d'atterrissage,
  • Messier-Bugatti : freins et hydraulique,
  • Messier-Services : maintenance et services clients

En 2005, Snecma fusionne avec la Sagem pour former le groupe Safran. En 2011, Messier-Bugatti, Messier-Dowty et Messier Services fusionnent pour donner naissance à Messier-Bugatti-Dowty, qui change à nouveau de nom en 2016 pour devenir Safran Landing Systems.