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La cobotique aux avant-postes de l’usine du futur

Institutionnel

De plus en plus présente dans les sites de production de Safran, la cobotique est au cœur des projets de l’usine du futur. Cette discipline, qui consiste à concevoir des robots collaboratifs, se caractérise par l'interaction entre un opérateur et un système robotique. En cela elle répond à des enjeux de santé et de performance. Explications de Jean-François Thibault, responsable du programme « Ergonomie » du Groupe.

Ligne d'assemblage mobile pour les nacelles d'A320neo
La Moving Line est une chaîne de production automatique qui avance de 8 mm par minute, améliorant ainsi le confort au travail. Les nacelles de l’A320neo sont assemblées sur cette ligne en mouvement.

En quoi consiste le projet de recherche en cobotique que vous pilotez ?

La cobotique se développe dans le Groupe. Pour concevoir des robots collaboratifs adaptés aux modes de production et utiles aux opérateurs, nous avons mis en place depuis 2014 un programme de recherche dédié. Il permet de choisir les meilleures solutions au regard de nos futurs systèmes de production, des facteurs humains et de l'avancée de la technologie. Safran soutient ainsi deux thésards afin d'élaborer une méthodologie d'introduction de systèmes cobotiques, et fait partie du Factory Lab, une plateforme qui élabore et teste ces nouveaux outils en collaboration avec le CEA et d’autres partenaires industriels.

 

Quelle forme prend la cobotique chez Safran ?

Il existe trois types de cobots : ceux pilotés par un opérateur à proximité immédiate du système (co-manipulation), d’autres commandés à distance (télé-opération) et les exosquelettes (ces structures électromécaniques qui assistent à l’effort le corps humain). Certains d’entre eux sont déjà opérationnels, et d’autres sont en cours de développement dans le Groupe. Le principe est d'associer les capacités d'un robot et les compétences d'un humain. À aucun moment la machine ne remplace l'homme, elle l'assiste dans son travail. C’est un véritable partenariat. Chez Safran Nacelles, par exemple, les cobots en service au Havre, sur la moving line de l'A320neo, et à Colomiers, pour la production de la nacelle du moteur Silvercrest, permettent de déplacer les équipements imposants tout en facilitant les interventions des opérateurs.

Comment expliquer cet intérêt grandissant pour la cobotique ?

Avant tout, un système cobotique doit être simple d'utilisation et présenter un vrai bénéfice pour les collaborateurs. Et l’expérience montre qu’il permet d'améliorer l'ergonomie au travail et donc de contribuer à réduire la pénibilité et les accidents du travail. Depuis la mise en œuvre du programme « Ergonomie Safran », les troubles musculo-squelettiques ont reculé de 43 % dans les sites industriels du Groupe en France, et les accidents avec arrêt de travail ont été divisés par deux dans les sites du monde entier. La cobotique présente d'autres avantages : elle permet d'employer des personnes à capacité réduite (handicap, vieillissement…), à des postes où cela était autrefois impossible. Enfin, en déchargeant les opérateurs des tâches à faible valeur ajoutée, les postes de travail collaboratifs « homme-robot » favorisent la performance.

Quelles sont les perspectives de développement ?

La cobotique n'en est qu'à ses débuts et nécessite de relever plusieurs défis. Il va notamment falloir repenser l'organisation du travail et adapter la formation des collaborateurs en particulier pour la maintenance des cobots. Pour autant, la cobotique est une discipline d'avenir car elle permet d’obtenir de la flexibilité à un coût moindre par rapport à une robotisation « classique ». Safran intègre donc dès à présent la cobotique dans ses projets d'usine du futur.