AsterX : encore un rôle pour Safran dans la guerre des étoiles
Et si le monde entrait dans une guerre spatiale ? Et si d’un coup, la menace destinée à réduire au silence les systèmes satellites était mise à exécution ? Ce scénario de science-fiction n’est pas celui du prochain film de George Lucas, mais bel et bien un exercice auquel s’entrainent nos forces spatiales : AsterX. Découvrez le rôle joué par Safran dans cette simulation aux accents réalistes.
AsterX, simulation de guerre spatiale de haute intensité
Du 4 au 15 mars, la Force spatiale française a été soumise à un entraînement militaire consistant à simuler différents scénarios de crise dans l'espace. Un exercice grandeur nature, « inspiré de menaces actuelles et futures » et « couvrant l’ensemble du spectre de la guerre spatiale », indiquait alors l'armée de l'Air et de l'Espace.
Créé en 2021, cet exercice unique en Europe est nommé AsterX, clin d’œil au premier satellite français lancé en 1965, baptisé « Astérix ». Il fait aussi référence au héros de bande dessinée bien connu des Français… Mais ici, pas de choc frontal entre les Romains et les Gaulois, la mission est plutôt d’évaluer les capacités des forces armées et de leurs alliés à protéger les flottes de satellites et assurer une surveillance dans un environnement spatial de plus en plus militarisé.
Ainsi, plus de 140 personnes, dont des membres des différentes Forces armées françaises (Terre, Air, Marine, Cyber) ainsi que des civils (opérateurs de satellites, experts en cybersécurité, ingénieurs et scientifiques) ont été mobilisées. 15 pays alliés, dont l'Allemagne, la Belgique, l'Italie ou encore les États-Unis ont aussi été associés. Au programme de ces journées, 23 événements spatiaux ont été scénarisés pour faire face à 14 types de menaces différentes impliquant de façon coordonnée tous les milieux et champs de conflictualité, le tout en temps réel.
L’expertise Safran dans l’observation des satellites
Safran faisait partie du club très restreint des industriels conviés à l’exercice, via la société Safran Data Systems : « En tant qu’acteur de référence mondiale dans le secteur de la surveillance spatiale, nous appartenons au cercle restreint des entreprises qui ont un siège, explique Thierry Balanche, Directeur des Ventes des services de données de l’entreprise. C’est une marque de grande confiance et de reconnaissance que nous accorde le Commandement de l’espace. »
Parmi sept collaborateurs de Safran Data Systems présents à Toulouse, Baptiste Guillot et Maxime Pognon, Steredenn Daumont et Cyril Targat ont notamment intégré l’équipe des « joueurs ». En plus de prendre part à l’exercice de simulation, leur objectif était de démontrer l’efficacité des systèmes WeTrack et WeWatch développés par Safran Data Systems. S’appuyant sur l’analyse passive des radiofréquences, ces derniers détectent, caractérisent et suivent très précisément les satellites amis et ennemis. Ils contribuent ainsi à bâtir une vision tactique et stratégique de la situation spatiale. WeTrack détermine précisément la position des satellites, décelant rapidement des manœuvres menaçantes. WeWatch détecte les événements en amont. « C’est là que nous avons su démontrer notre capacité unique : nous avons réussi à détecter une interférence sur l’un des scénarios », précise Steredenn Daumont, Responsable du développement du produit WeWatch.
Le contact direct avec les Forces Armées qui utilisent les systèmes Safran permet aussi d’obtenir un retour d’expérience précieux pour faire évoluer les produits. « Concevoir un produit qui soit rapidement appréhendé par les opérationnels est un enjeu majeur. Nous devons appliquer notre excellence technique aux réalités du terrain, montrer que nous avons une culture opérationnelle aux côtés des forces. Nos clients sont des militaires qui, par l’intermédiaire de nos systèmes, doivent prendre des décisions très rapides », précise Philippe de Mijolla, Directeur Commercial & Marketing Surveillance de l’Espace et du Spectre chez Safran Data Systems.
AsterX permet donc aussi de mettre à l’épreuve les produits Safran, en espérant que dans ce contexte, ils continuent à jouer un rôle de premier plan dans un scénario fictif de la nouvelle guerre des étoiles…
En coulisses
L’exercice de simulation AsterX a mis cinq mois à être conçu ! Imaginé dès octobre, il a demandé trois répétitions pour s’assurer que les systèmes s’intègrent bien dans un grand écosystème de simulation. Le Commandement de l’espace, le CNES et l’ONERA ont respectivement produit les scénarios, les ont transformés en données fiables à exploiter, avant d’arriver à un exercice de simulation crédible grandeur nature. Un travail de précision et de coordination !
- Les cartes sont disponibles sous la licence Open Database Licence.
- © OpenStreetMap contributors.
- © Safran
- © Morgane VAlle / armée de l'Air et de l'Espace