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ACE, l’Intelligence artificielle made in Safran pour les équipements de défense

Business

À l’occasion du World Defense Show 2024 à Riyadh, Safran Electronics & Defense dévoile ACE, Advanced Cognitive Engine. Son objectif : intégrer des capacités IA dans l’ensemble de nos produits pour apporter aux opérationnels sur le terrain une meilleure connaissance de l’environnement situationnel, quelle qu’en soit sa complexité.

Ace - Advanced Cognitive Engine

Les systèmes optroniques et de navigation de Safran Electronics & Defense peuvent désormais bénéficier d’une fonction « Intelligence artificielle » : ACE. A la clé : répondre aux besoins opérationnels des Forces sur le terrain en allégeant leur charge cognitive. En effet, automatiser des actions complexes et répétitives permet de recentrer l’opérationnel sur les tâches à haute valeur ajoutée.

« An ACE » (littéralement « un AS » en français) se dit d’une personne ayant des connaissances et des compétences très poussées sur un sujet ou dans un domaine complexe. Avec ACE, Safran Electronics & Defense franchit une nouvelle étape et met l’intelligence embarquée au service de l’intelligence humaine des Forces sur le terrain. Intelligence On Board, ACE On Board !

Comment ça marche ?

Sur le terrain, l’opérateur dispose, grâce à ACE, d’une meilleure connaissance de son environnement.

L’intelligence embarquée, basée sur l’apprentissage de données via des réseaux de neurones (deep learning), laisse envisager toutes sortes de nouvelles capacités. Par exemple elle permet d’augmenter les capacités de tracking, de détection, de classification et d’identification des cibles. Mais également de corriger les effets générés par les conditions environnementales (turbulence atmosphérique, faible luminosité). ACE va également permettre aux Forces de compléter leurs propres bases de données et ainsi améliorer l’apprentissage embarqué de leurs équipements.

En savoir plus sur le rôle joué par l’IA dans le domaine militaire 

Aujourd’hui déjà et plus encore dans un futur proche, l’IA a un rôle déterminant à jouer auprès des Forces armées sur le terrain. Lequel ? A quels enjeux spécifiques doit-elle répondre ?

3 questions à Estelle Parra, Responsable Programme IA à la R&T chez Safran Electronics & Defense.

Photo d'Estelle Parra, Responsable Programme IA à la R&T chez Safran Electronics & Defense

L’intégration de l’IA dans nos équipements de défense, est-ce nouveau ?

Oui… et non ! Sans entrer dans des débats sémantiques, mettre de l’intelligence dans les produits, au sens que lui donne l’OTAN, n’est pas récent. Chez Safran Electronics & Defense, on utilise la computer vision dans nos autodirecteurs, nos systèmes optroniques aéroportés et nos viseurs terrestres depuis très longtemps : les codes d’amélioration d’images ou les codes de désignation par exemple, sont au cœur de nos équipements de défense. On utilise le terme « Intelligence » pour désigner toutes ces applications codées depuis un ordinateur.

La notion d’Intelligence artificielle est devenue de plus en plus populaire il y a quelques années. Elle est issue d’un double mouvement technologique :

  • la capacité du codage informatique, à travers des architectures complexes
  • et la possibilité d’intégrer ces évolutions mathématiques (réseaux de neurones ou deep learning) grâce à l’évolution des microprocesseurs (CPU-GPU).

C’est la rencontre entre l’électronique et la mathématique : ordinateurs boostés et capacités de codages démultipliées rendent possible de confier à la machine tout ou partie des choix qui étaient auparavant faits par l’homme.

Ces changements profonds nous permettent désormais de travailler concrètement sur des sujets qu’on pensait impossibles à traiter il y a encore quelques années !

 

Quels sont les grands enjeux de l’IA pour le secteur de la défense ?

Grâce aux fantastiques améliorations de l’électronique, nous sommes à même de développer des systèmes d’IA toujours plus légers et performants… là où il y a 10 ans, pour faire fonctionner un véhicule autonome, il fallait remplir son coffre d’ordinateurs !

Pour autant, le domaine militaire est, c’est bien légitime, d’une exigence absolue en termes de fiabilité des informations fournies par l’IA. Or cette dernière consiste à mettre en place des outils probabilistes : l’un des principaux défis à relever consiste à mettre en place un système capable de maîtriser les variations de calcul, destiné à garantir la confiance dans le résultat fourni. Ce système de confiance, indispensable pour le secteur de la défense plus que pour tout autre, est au cœur du Programme Confiance.ai, qui rassemble la communauté scientifique engagé dans le sujet. Avec les autres acteurs du programme, Safran Electronics & Defense développe des fonctions et des processus communs destinés à garantir cette confiance.

Un deuxième défi que nous avons à relever pour élargir l’utilisation de l’IA dans le secteur de la défense est celui de la transférabilité, ou transfert learning : comment garantir que ce que l’IA a appris sur un terrain particulier (on parle de domaine d’emploi) sera tout aussi efficient sur un autre terrain ? Le sujet est critique pour les Forces armées : déployées hier au Sahel et demain ailleurs, comment garantir que l’IA fournisse la même fonction capacitaire dans un environnement très différent ?

 

Comment garantir aux Forces armées que nos produits augmentés avec de l’IA leur apporteront la valeur ajoutée dont elles ont besoin ?

En connaissant parfaitement la façon dont l’utilisateur final, en l’occurrence les Forces armées, utilisent nos équipements. Une IA performante exige une interaction fine avec l’homme (Human in to over the Loop) : il est donc impératif de comprendre comment influer sur la décision que prendra, en fin de course, l’humain. Un travail main dans la main avec les utilisateurs doit nous aider à répondre à leurs besoins… quitte parfois à changer notre mode de réflexion, les concepts et les paradigmes que nous pensions immuables !